02/03/2024
Lutte contre le terrorisme au Burkina : le MPSR 2 impuissant ?
Il y a des signes qui ne trompent pas. Après avoir bouclé bon an mal an, la première année à la tête du Burkina Faso, en septembre 2023, les signes de l'échec du MPSR 2 étaient déjà perceptibles.
En effet, en dépit des efforts déployés pour acquérir du matériel militaire, le recrutement de nombreux FDS et VDP, la réorganisation de l'architecture de notre armée, le renouvellement de la chaîne de commandement, force est de constater que les attaques se poursuivent, de plus belle. Et ce, dans toutes les régions crisogènes du pays. Preuve une fois de plus que le volontarisme et le tout militaire ne peuvent en aucun cas venir à bout du mal sécuritaire qui ronge notre pays depuis 8 ans maintenant.
Le week-end des 24 et 25 février 2024 restera à jamais gravé dans la mémoire collective des Burkinabè. Les communes de Seytenga, Kongoussi, Kalambaogo, Natiaboani, Essakane, Tankoualou, ont été la cible d'attaques complexes et coordonnées ayant occasionné la mort de plus de 200 personnes, dont des militaires, des VDP et des civils.
Le paradoxe, c'est que ces attaques ont lieu quelques semaines après l'annonce de IB qui instruisait au commandement, d'enclencher la phase de développement de la guerre.
Après cette annonce présidentielle, les propagandistes n'ont pas hésité à dire que les terroristes étaient sur le reculoir. Qu'ils ont été exterminés par les frappes chirurgicales des drones. Pour preuve, la ténébreuse, ou du moins la RTB, la chaîne à l'anus des grands mensonges, les abreuve chaque soir des reportages de Taonsa qui montrent les drones entrain de frapper efficacement les terroristes...
Alors, comment se fait-il qu'après les innombrables frappes chirurgicales des drones, les innombrables BIR, l'armada de matériel militaire acheté, on puisse encore assister dans le Burkina Faso des capitaines, à des attaques aussi meurtrières dans nos rangs.
A l'évidence, il faut accepter et admettre que quelque chose ne va pas...
C'est à partir de cette prise de conscience que les bonnes questions pourraient être posées. Après quoi, il faudra un diagnostic lucide, et en tirer toutes les conséquences, sans complaisance aucune.
L'entourage de IB doit avoir le courage de lui dire la vérité. Les options et certains choix stratégiques opérés sont inopérants sur la durée et à l'épreuve du terrain. Il faut l'accepter et l'admettre et arrêter de jouer à l'autruche. Et pour cause, il s'agit de l'avenir de tout un peuple, tout un pays. Il faut arrêter l'hémorragie pendant qu'il est temps et revenir à la raison.
A partir des événements des 24 et 25 février dernier, on peut considérer que le compte à rebours s'est véritablement enclenché. Le temps joue clairement contre le régime des capitaines. A eux d'en être conscients et de sauver ce qui peut l'être encore...
Irène Traoré