01/04/2024
Les images provenant de l'hôpital Al-Shifa à Gaza sont abominables. Je n'ai jamais rien vu de tel de ma vie.
Des corps carbonisés, des cadavres de personnes exécutées par balles, les mains ligotées, des squelettes d'enfants, des médecins tués, des corps qui n'ont plus rien d'humain, des témoignages de mères qui ont survécu et ont dû marcher des kilomètres en portant le cadavre de leurs enfants.
Il y a 6 mois, les apologistes de cette entreprise de destruction répétaient à tue-tête qu'Israël n'avait pas visé d'hôpital, c'était impensable, tandis que l'armée produisait des preuves mensongères (débunkées depuis) pour se blanchir.
Aujourd'hui, aucun hôpital n'a été épargné et le plus grand hôpital de la Bande de Gaza a été complètement détruit. C'est tout le système de soins de santé de la région qui est complètement effondré, alors que la population compte plus de 75.000 blessés. Rappelons également qu'il n'y a plus d'anesthésiants, ce qui implique des opérations d'urgence, des amputations (de 10 enfants par jour en moyenne), des accouchements et césariennes dans la souffrance.
Une députée britannique a également démontré, après son retour de la frontière, que l'armée, en plus de contribuer à affamer la population en bloquant l'aide humanitaire, bloque des biens médicaux essentiels, dont les kits de réanimation pour bébés (relisez cette phrase).
Chaque jour, je me demande quel chiffre, quelle information, quelle image va pousser le monde à dire "stop". Deux mois après avoir reconnu un risque de génocide, la CIJ montre ses limites alors qu'Israël, soutenu par les États-Unis et l'Europe, a miné tout ce qu'il restait de crédibilité à l'état de droit. Celui-ci ne s'applique pas à tous les peuples. Comment pourrait-il en être autrement quand on les a exclus du champ de l'humanité ?
Un jour, mes enfants me demanderont comment nous avons pu laisser faire. J'ai déjà honte d'être si impuissant. Je ne sais pas ce que je leur répondrai. Même être du bon côté de l'Histoire paraît si insignifiant.